17 mars, 2011

Andrea Memmo (1729-1793)


Quelques grandes lignes. J'omets volontairement de parler de l'histoire d'amour avec Giustiniana Wynne pour ne pas gâcher le plaisir de lecture de ceux qui liront le roman d'Andrea di Robilant.
Patricien vénitien, fils de Pietro Memmo et Lucia Pisani, né en 1729. Il fut un personnage important de la scène politique du 18e siècle. Il occupera en effet plusieurs postes prestigieux au fil de sa carrière. Études  littéraires et artistiques auprès du frère franciscain Carlo Lodoli (1690-1761) dont il publiera les écrits plusieurs années après sa mort : Éléments d’architecture d’après Lodoli (1786). Parmi ses amis : Carlo Goldoni qui lui dédie une de ses pièces : L’Uomo di mondo (1739), Casanova avec lequel il entretiendra de forts liens d’amitié jusqu’à la fin de sa vie, il fréquentera également le salon du consul  Joseph Smith (1674-1770), c’est d’ailleurs là qu’il fera la rencontre de Giustiniana Wynne (dont je reparlerai dans un autre billet).


Couverture du livre sur Lodoli publié par Andrea Memmo

Prato della Valle, Padoue (photo extraite de Wikipedia)

Statue d'Andrea Memmo, Padoue (photo extraite de Wikipedia)

Il sera Sénateur, Sage (savio) aux ordres, Sage de Terre Ferme, Conseiller ducal (1769). Mariage en 1769 avec Elisabetta Piovene qui lui donnera deux filles : Lucia (elle sera le sujet du second livre de di Robilant) et Paolina. En 1775 il devient surintendant (provveditore) à Padoue et mènera le projet de réhabilitation du Prato della Valle. Le 9 mars 1777, il est nommé Bailo (ambassadeur) à Constantinople (comme l’avait été son oncle, aussi nommé Andrea,  vers les années 1714). Poste qu’il occupera environ quatre ans. Il revient à Venise pour repartir avec ses deux filles à Rome où il sera Ambassadeur de Venise. En 1785, il est élu Procutateur de San Marco, deuxième poste d’importance après Doge, succédant ainsi à Andrea Tron. À la mort du doge Paolo Renier en février 1789, il est candidat au dogat mais sera battu par Ludovico Manin qui sera le dernier Doge de Venise. Le 3 septembre 1791, il est nommé Inquisitore alle Arti.

Façade sur le Grand Canal

Palazzo Memmo Martinengo Mandelli (photo extraite de Wikipedia)

Il meurt le 26 janvier 1793 et sera inhumé dans le tombeau familial dans l’église Santa Maria dei Servi. Ses restes seront déplacés dans l’église de San Marcuola en 1813 au moment de la destruction des Servi.
Palais familial : Palazzo Memmo Martinengo Mandelli, juste à côté de l’église San Marcuola, a appartenu à la famille durant près de 800 ans. Il fut modifié vers 1785 lorsqu’Andrea devint procurateur. Andrea Memmo, financièrement ruiné à la fin de sa vie, se vit contraint de la céder en dot pour le mariage de sa fille Paolina avec Luigi Martinengo en 1789.
Pour en savoir plus :
Roman d’Andrea di Robilant, Les amants de Venise.
Pompeo Molmenti,  “Un nobil Huomo veneziano del secolo XVIII”, in  Epistolari veneziani, p.127-159, 1914.
Gianfranco Torcellan, Una figura della Venezia settecentesca: Andrea Memmo, 1963.

5 commentaires:

  1. Je connais très mal l'histoire de Venise et je me perds très franchement dans la succession des hommes de pouvoir, d'Eglise et de pensées ... mais là, tu titilles ma curiosité ! Merci !

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  2. Gine: c'est vrai qu'il n'est pas toujours aisé de s'y retrouver, surtout quand les types ont le même nom! Mais l'histoire vénitienne est passionnante. La lecture du roman m'a donné envie d'en apprendre plus sur les personnages et sur la période qui précède la chute de la Sérénissime.
    Bonne soirée!

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  3. Nous passons souvent du côté de San Marcuola lorsque nous allons à Venise; j'ai maintenant envie d'en savoir davantage.
    Anne

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  4. Un autre intéressant personnage. Ton billet, en plus de nous donner le goût d'en savoir plus et de lire di Robilant, nous donne aussi celui d'aller voir un peu plus loin ... Padoue ne serait pas un mauvais choix semble-t-il !!!
    Bonne fin de semaine.
    Do

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  5. Anne: Je crois que le palais abrite aujourd'hui quelques bureaux administratifs. Je vous conseille le roman, il est passionnant.

    Do: Padoue me semble en effet un bel endroit et le livre est disponible à la BNQ : )
    Bon dimanche!

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